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Opéra National de Montpellier - Mars 2014

Direction : Jérôme Pillement

Scénographie : Amélie Kiritze Topor
Costumes : Bruno Fatalot
Lumières : Thomas Costerg
Chorégraphie : Anne Lopez 

Lazuli : Héloïse Mas
Ouf 1er : Samy Camps
Laoula : Marie Sénié / Nina Le Floch
Siroco - Clara Vallet
Hérisson de Porc-Epic : Guillaume René
Aloès : Apolline Raï-Westphal / Lisa Barthélémy
Tapioca : Camille Poirier
Patacha : Alisée Clavaud
Zalzal : Maëlis Monnanteuil
Le pianiste / Le spectre : Rémi Taffanel
Le maître : Zoé Bouchacourt

Choeur du Jeune Opéra - Opéra Junior de Montpellier

L’Étoile et Opéra Junior ...

 

Une des premières questions que nous nous sommes posée avec Amélie Kiritze Topor était : comment rendre crédible cette action avec des jeunes chanteurs n’ayant pas forcément l’âge des rôles ? Les grimer ? Non, ce n’est pas réaliste. Les faire jouer un roi, une princesse, des marchands, la cour, etc... nous paraissait aussi peu crédible. 

Il fallait amener l’action autrement. 

Nous sommes alors partis de cette idée : une bande de jeunes entre en force dans le théâtre, prend possession de la scène et s’amuse à jouer L’Étoile. Toutes les incohérences des situations liées aux âges sont alors assumées.


Il faut donc inventer un monde ou plutôt le faire s’inventer par ces enfants et adolescents comme s’ils étaient dans une cour de récréation ou un jardin public. 

Par ailleurs, les structures métalliques des bacs à sables de ces jardins d’enfants nous rappelaient les squelettes des décors de théâtre. Quoi de plus évident alors que la machinerie magique d’un théâtre pour se créer son petit monde. Nous ne jouons plus le conte au premier degré, et nous nous permettons de développer tout un imaginaire en utilisant les possibilités d’un lieu tout en conservant la magie et le mystère du conte. 

Chabrier et ses librettistes, eux même, jouent aussi avec les éléments du théâtre avec des scènes de travestissements, des scènes de parodies d’opéra (Meyerbeer, Wagner ...), des indications scéniques comme « se cacher derrière le rideau » dans une scène autour d’un lac ... Nous prolongeons donc également ce que propose l’oeuvre. 

Plusieurs axes de départ s’offrent à nous : l’axe amoureux, raconter l’histoire de ce Lazuli qui rencontre Laoula ? Oui ... Ou plutôt, celui de l’opéra bouffe, avec le cocasse des situations ? Pourquoi pas ... ou encore l’axe sérieux avec la violence de Ouf... ? Evidemment, il ne s’agît pas de choisir un axe et de gommer les autres ... 

Qu’est ce que ces jeunes auraient alors à nous dire ... 

Il me semblait évident de développer l’action du point de vue de Ouf : Un monarque violent, sanguinaire, fait empaler les opposants au pouvoir, et se prépare à épouser la fille du monarque voisin afin d’apaiser les tensions entre les deux royaumes ... Nous pouvons aussi dire « dictateur »... Ouf n’est rien d’autre qu’un tyran comme il en surgit un peu partout aujourd’hui autant chez les politiciens que chez les enfants. Il ne sera que la risée de tous.


Tout en posant leur regard enfantin sur les absurdités du monde des adultes, ces jeunes artistes nous diront avec leur langage et celui de Chabrier mêlés à Shakespeare, Tchekov et Ionesco : arrêtons les extrémismes, arrêtons les dictatures, arrêtons la violence, il faut rallumer les étoiles !

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